🚛 Logistiques urbaines

🚛 Logistiques urbaines

Il y a la logistique que l’on aimerait voir. Le ballet des vélos cargos et des remorques électrifiées chargées de palettes qui sillonnent la ville au petit matin pour y distribuer ces biens qui la font vivre. Il y a celle que l’on voit. Ces fourgons blancs vautrés sur les trottoirs ou garés sur les pistes cyclables qui déversent leurs paquets par milliers. Et puis il y a celle que l’on ne veut pas voir. Ces vastes entrepôts qui poussent comme des champignons au bord des échangeurs autoroutiers, témoins d’une transformation de nos modes de vie.

Car la logistique était un sujet technique cantonné à une poignée de spécialistes et délaissé par les élus comme les marchés. Mais avec l’explosion du commerce en ligne et la crise sanitaire, c’est devenu un sujet politique et un actif immobilier prisé. Car la logistique, ce sont bien sûr des flux, mais aussi des lieux qui sont aujourd’hui engagés dans un double mouvement.

À l’échelle territoriale, les entrepôts s’écartent des villes. Poussés toujours plus loin par les valeurs d’un foncier qui explosent, mais aussi la faible acceptabilité sociale et politique d’activités jugées — parfois à tort — peu pourvoyeuses d’emploi. Alors les entrepôts partent grandir à la campagne et s’étalent joyeusement dans les champs avec vue sur l’autoroute. Mais la logistique revient aussi en ville, en inventant de nouveaux lieux de proximité qui permettent d’optimiser la livraison du dernier kilomètre et d’amorcer sa décarbonation à coup de cyclologistique.

Le rejet de la question logistique ne doit pas succéder au dédain, et cet enjeu vital pour le fonctionnement de nos villes ne peut pas se résumer à l’image d’Épinal du beau cycliste qui livre un petit colis à une dame souriante sur le perron de sa maison. La logistique est une infrastructure essentielle où les palettes s’empilent, les poids lourds se succèdent et la surface des entrepôts se mesure en stades de foot. La repousser toujours plus loin de nos yeux, c’est allonger les distances, multiplier les flux de camions entre les entrepôts et la ville et compromettre toute tentative de décarbonation. Alors oui, elle doit cesser de s’étaler, apprendre à préserver les sols et décarboner ses flux. Mais nous devons aussi assumer sa nécessité et planifier ses lieux, dans la ville comme dans sa périphérie. Doit aussi s’ouvrir un autre débat tout aussi essentiel. À quoi sommes-nous prêts à renoncer pour limiter les impacts de notre logistique ?

Pour comprendre ces enjeux trop négligé dans les cercles de la fabrique de la ville, j’ai échangé avec Jonathan Sebbane, qui est directeur général de la Sogaris, un acteur clef de la logistique urbaine.

— Sylvain Grisot (LinkedIn)

Pour aller plus loin sur le sujet :

#104 Jonathan Sebbane · Logistiques urbaines by dixit.net
đźš› Logistiques urbaines Il y a la logistique que l’on aimerait voir. Le ballet des vĂ©los cargos et des remorques Ă©lectrifiĂ©es chargĂ©es de palettes qui sillonnent la ville au petit matin pour y distribuer ces biens qui la font vivre. Il y a celle que l’on voit. Ces fourgons blancs vautrĂ©s sur les trottoirs ou garĂ©s sur les pistes cyclables qui dĂ©versent leurs paquets par milliers. Et puis il y a celle que l’on ne veut pas voir. Ces vastes entrepĂ´ts qui poussent comme des champignons au bord des Ă©changeurs autoroutiers, tĂ©moins d’une transformation de nos modes de vie. Car la logistique Ă©tait un sujet technique cantonnĂ© Ă  une poignĂ©e de spĂ©cialistes et dĂ©laissĂ© par les Ă©lus comme les marchĂ©s. Mais avec l’explosion du commerce en ligne et la crise sanitaire, c’est devenu un sujet politique et un actif immobilier prisĂ©. Car la logistique, ce sont bien sĂ»r des flux, mais aussi des lieux qui sont aujourd’hui engagĂ©s dans un double mouvement. Ă€ l’échelle territoriale, les entrepĂ´ts s’écartent des villes. PoussĂ©s toujours plus loin par les valeurs d’un foncier qui explosent, mais aussi la faible acceptabilitĂ© sociale et politique d’activitĂ©s jugĂ©es — parfois Ă  tort — peu pourvoyeuses d’emploi. Alors les entrepĂ´ts partent grandir Ă  la campagne et s’étalent joyeusement dans les champs avec vue sur l’autoroute. Mais la logistique revient aussi en ville, en inventant de nouveaux lieux de proximitĂ© qui permettent d’optimiser la livraison du dernier kilomètre et d’amorcer sa dĂ©carbonation Ă  coup de cyclologistique. Le rejet de la question logistique ne doit pas succĂ©der au dĂ©dain, et cet enjeu vital pour le fonctionnement de nos villes ne peut pas se rĂ©sumer Ă  l’image d’Épinal du beau cycliste qui livre un petit colis Ă  une dame souriante sur le perron de sa maison. La logistique est une infrastructure essentielle oĂą les palettes s’empilent, les poids lourds se succèdent et la surface des entrepĂ´ts se mesure en stades de foot. La repousser toujours plus loin de nos yeux, c’est allonger les distances, multiplier les flux de camions entre les entrepĂ´ts et la ville et compromettre toute tentative de dĂ©carbonation. Alors oui, elle doit cesser de s’étaler, apprendre Ă  prĂ©server les sols et dĂ©carboner ses flux. Mais nous devons aussi assumer sa nĂ©cessitĂ© et planifier ses lieux, dans la ville comme dans sa pĂ©riphĂ©rie. Doit aussi s’ouvrir un autre dĂ©bat tout aussi essentiel. Ă€ quoi sommes-nous prĂŞts Ă  renoncer pour limiter les impacts de notre logistique ? Pour comprendre ces enjeux trop nĂ©gligĂ© dans les cercles de la fabrique de la ville, j’ai Ă©changĂ© avec Jonathan Sebbane, qui est directeur gĂ©nĂ©ral de la Sogaris, un acteur clef de la logistique urbaine. — Sylvain Grisot (LinkedIn) Pour aller plus loin : La Sogaris : https://www.sogaris.fr Chaire Logistics Cities : https://www.lvmt.fr/en/chaires/logistics-city/ L’observatoire du e-commerce https://www.ecommercemobilities.com Fondation, par Isaac Asimov : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fondation_(Isaac_Asimov) MĂ©tro 2033 par Dmitri Gloukhovski : https://fr.wikipedia.org/wiki/MĂ©tro_2033
LOGISTICS CITY
E-commerce mobilities observatory
Welcome to the urban e-commerce mobilities Observatory, hosted by the Logistics City chair of the Gustave Eiffel University. This Observatory collects state-of-the-art information about e-commerce and its logistics and it’s updated on a regular basis.

📆 Ă‰lections lĂ©gislatives les dimanches 30 juin et 7 juillet. Les Ă©lections lĂ©gislatives se tiendront en France ce dimanche ainsi que le dimanche suivant. Si vous n'ĂŞtes pas lĂ , il n'est pas trop tard pour faire une procuration. Et pour celles et ceux qui peuvent se rendre aux urnes, n’hĂ©sitez pas Ă  demander Ă  vos proches si l’un d’entre eux n’a pas besoin d’un mandataire pour sa procuration. (plus d’informations)

🅿️ Stationnement. La ville de QuĂ©bec a aboli l’obligation de construction d’un nombre minimum de places de stationnement pour chaque nouveau logement construit dans le centre-ville et le long des grands axes. C'est une rĂ©ponse Ă  la crise du logement, car elle facilite la construction de nouvelles opĂ©rations. En effet, les places de stationnements obligatoires constituent un frein pour les promoteurs, car elles prennent de la place sur les parcelles, limitant ainsi le nombre de logements construits, et si elles sont enterrĂ©es en parking souterrain cela induit un coĂ»t important. (Urbanisme en Francophonie)

🏟️ Jeux Olympiques. On l'aurait presque oubliĂ©, mais Paris accueillera les jeux olympiques et paralympiques Ă  partir de la fin du mois de juillet. Pour cela la capitale a dĂ» installer de nombreuses infrastructures pour les Ă©preuves sportives et recevoir les milliers de personnes qui vont y assister. Si la ville profite de cet Ă©vènement pour rĂ©aliser des amĂ©nagements, on observe un changement de paradigme par rapport aux Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes : l'Ă©dition 2024 se veut plus sobres. De nombreuses Ă©preuves se dĂ©rouleront dans des infrastructures existantes ou dans des installations provisoires. L’Etat a aussi instaurĂ© un permis “double-Ă©tat” pour Ă©viter l'obsolescence des amĂ©nagements neufs après les jeux, qui oblige Ă  rĂ©flĂ©chir en amont Ă  l’utilisation des bâtiments après les jeux, et permet ainsi d’intĂ©grer la rĂ©versibilitĂ© des bâtiments dès leur conception. (the conversation)

đź“• BĂ©ton. EnquĂŞte en sables mouvants. Alia Bengana, Claude Baechtold et Antoine MarĂ©chal, Presses de la citĂ© 2024La bande dessinĂ©e sort dĂ©cidĂ©ment des sentiers battus, en abordant ici une enquĂŞte sur le bĂ©ton. Tout part d’un travail sur la Suisse et singulièrement les impacts de l’exploitation des agrĂ©gats qui composent l’essentiel du bĂ©ton, pour ensuite s’élargir Ă  l’ensemble de la chaĂ®ne de valeur, et ses problèmes. C’est un regard très large qui est portĂ© sur ce matĂ©riau - Ă  dĂ©faut d’être complet - qui va jusqu’à dĂ©couvrir certaines des alternatives qui (rĂ©)Ă©mergent ici et lĂ . 

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