✉️ Lettre ouverte aux parlementaires : Pour un renouveau municipal

✉️ Lettre ouverte aux parlementaires : Pour un renouveau municipal
Voici une lettre ouverte aux parlementaires français appelant à réformer le mode de scrutin des élections locales de 2026 pour permettre la désignation directe des exécutifs des intercommunalités. N'hésitez pas à la partager.

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Nous allons désigner en 2026 les élus locaux qui auront la lourde charge d'accélérer la transition de nos modes de vie, d'engager l'adaptation de nos territoires et de gérer les crises qui s'intensifient. Mais si rien n'est fait, nous ne pourrons pas élire directement les exécutifs des intercommunalités, qui seront pourtant en première ligne jusqu'en 2032.

En effet, malgré le système du fléchage, le jour des élections locales nous ne votons toujours pas directement pour des listes intercommunales sur des programmes pensés à cette échelle, et c'est un vrai problème car :

  • Les intercommunalités concentrent les compétences sans que les citoyens n'aient connaissance de leur rôle ni de prise directe sur leur fonctionnement.
  • Le système de désignation actuel crée un conflit de légitimité avec les Maires, qui fige certains territoires dans les égoïsmes localistes, alors que les mandats qui viennent doivent être ceux de la coopération et de l'action.
  • Il n'y a plus d'enjeu qui se joue à l'échelle communale, et encore moins de réponses aux nécessaires transitions et aux crises. L'échelle de l'intercommunalité est la moins mauvaise pour comprendre les enjeux et passer à l'action.

Alors bien sûr, il faudrait repenser l'articulation des échelons territoriaux, leurs gouvernances, leurs compétences, leur financement, mais nous n'avons plus le temps pour mener un tel chantier. Il est par contre encore possible de modifier le mode de scrutin pour les élections locales de 2026, avec deux objectifs indissociables :

  • Donner aux intercommunalités la légitimité démocratique nécessaire pour leur permettre de mener les transitions, par une désignation directe des exécutifs des EPCI, le même jour que pour les élections municipales.
  • Positionner la commune (ou les quartiers dans les plus grandes) comme territoire pivot d'un débat démocratique renouvelé avec le Maire comme chef d'orchestre, à l'interface entre les citoyens et une intercommunalité de projet.

Nous comptons sur votre engagement, mesdames et messieurs les parlementaires, pour trouver des modalités équilibrées de cette réforme, dans des délais compatibles avec une mise en œuvre dès le scrutin local de 2026.

Bien démocratiquement.

Pour soutenir cette démarche, vous pouvez la republier sur Linkedin et indiquer en commentaire le nom de vos élus locaux et parlementaires :

Sylvain Grisot (LinkedIn)

PS : Je serai à Bruxelles pour parler Redirection Urbaine mardi 28 mai à 12h30 pour un LabMidi de Perspective Brussels, et à 18h à Staytion, l'ancienne gare de Jette. On s'y retrouve ?

📅 Quelques dates à ne pas rater :

  • Du 6 au 12 juillet, colloque “Prospective pour l’action écologique : vers d’autres récits territoriaux” au Centre Culturel International de Cerisy. L’objectif est de comprendre comment la démarche prospective peut aider à comprendre les enjeux d’un territoire et éclairer les décisions sans pour autant prédire l’avenir. Cette semaine de colloque sera animée par des tables rondes, des ateliers, des retours d’expérience et une journée de terrain pour explorer le territoire de la Communauté de communes Coutances mer et bocage. (Informations et inscriptions)
  • Le 28 mai, Colloque "Les nouveaux dess(e)ins du périurbain".  La FNAU met en place un nouveau cycle de réflexion portant sur les espaces périurbains, à cette occasion elle organise un colloque de lancement à Paris. Ces espaces périurbains recoupent des profils et des réalités diverses, ce sont pourtant des espaces à fort potentiel, qu’il faut reconsidérer. (Pour plus d'informations
  •  Candidature ouverture pour la formation de l'Institut des Hautes Etudes des Métropoles (IHEDM). L’IHEDM réunit chaque année environ 35 cadres dirigeants à haut potentiel, du public et du privé, travaillant dans, avec ou pour les Métropoles. Le but premier : se rencontrer, réfléchir ensemble, partager des retours d’expérience. Ainsi la formation permet de créer les fondements d’une culture d’excellence reposant sur des valeurs « métropolitaines » communes. (Informations et dépôt de candidature)

🌳 Arbres en ville. L’agence d’urbanisme de la région nantaise vient de publier une note de synthèse “l’Arbre allié des villes : planter plus ou planter mieux?”. Cette synthèse met en lumière les enjeux liés à l’impératif de végétaliser davantage nos villes. En effet planter des arbres c’est un bon début, mais l’important est de s’assurer que ces arbres puissent grandir, car plus un arbre est grand plus son impact sur l’environnement urbain est important. C’est pourquoi planter des arbres ne suffit pas, il faut planter le bon arbre au bon endroit, mais aussi préserver les arbres qui sont déjà là. (AURAN)

📘 La Revue Durable, publiée en Suisse, propose pour son 69e numéro un dossier spécial « construire sans détruire », qui revient sur les enjeux de decarbonation du secteur du bâtiment. On y retrouve notamment une analyse intéressante des enjeux de montée en puissance du réemploi et une analyse des principaux leviers de réduction des émissions de CO2, montrant combien le carbone gris des matériaux de construction est important dans l’équation. (La Revue Durable)

💭 Imaginer demain. Le rapport "Imaginons ensemble les bâtiments de demain" produit par l’ADEME et le CSTB (centre scientifique et technique du bâtiment), a inspiré la chaîne youtube Stupid Economics qui a réalisé une vidéo sur où vivrons nous en 2050. Cette vidéo se base sur deux scénarios du rapport : le rééquilibrage territorial et le bâtiment comme service en faisant intervenir deux experts de l’ADEME et du CSTB. La vidéo ne parle pas simplement de l’isolation, de la rénovation des bâtiments, ou encore de la densification du bâti, et de l’intensification de usages, elle invite carrément à changer notre rapport au bâtiment, ne plus simplement voir l’immobilier comme un capital, mais plutôt comme une somme de services. (Stupid Economics