🏚️ Vacance commune

Communs, ressources communes, logiciels libres, société des communs... Mais de quoi parle-t-on ?! Nous avions déjà évoqué cette question il y a quelques mois, avec Gabriel Plassat de l’ADEME. Un commun est une ressource qui n'est pas forcément liée à la culture numérique. Cela peut être un logiciel, certes, mais aussi de la connaissance, du matériel, des données, des méthodes, des semences... Une ressource et une communauté qui la fait vivre, selon des règles définies en amont qui favorisent son amélioration et sa diffusion.
Alors oui, ce n’est pas forcément dans nos habitudes. Ce sont des projets qui se développent à tâtons, en collectif, avec des collaborations ponctuelles, autour d’un objet-lien utile à toutes et tous. C’est une culture de la transparence, une façon de penser qui s’amorce, qui murît et qui chaque jour fait des petits.
C’est pour soutenir ces démarches un peu particulières que l’ADEME a lancé début 2021 un Appel à Communs sur la résilience des territoires. Si les candidatures sont closes (en attendant une nouvelle édition ?) une phase de captation des retours d’expérience et de capitalisation a été amorcée. En effet, rien que le processus de réponse à cet appel était innovant, voire, il faut bien le dire, déroutant : chacun avait accès aux propositions et à la documentation des autres organisations, et les volontaires proposant des sujets proches étaient incités à travailler ensemble. Mais c’est encore une manière de faire trop rare. Pourtant, cela permet de tracer des pistes d’actions parfois un peu low-tech, expérimentales, souvent sobres en moyens, mais qui peuvent répondre à des besoins partagés et développer des solutions massifiables.
Le jeu de la Fresque de la ville a pu se diffuser et s’améliorer grâce à cette communauté ! D’ailleurs, petite nouveauté : le média en ligne La Ville Végétale vient de sortir une courte vidéo d’un atelier fresque avec l’association des jeunes urbanistes. Mais ce n’est pas de ce commun dont nous souhaitons vous parler cette semaine. Faisons un focus sur l'application “Pas de vacances pour la vacance”, développé par Thomas Charrier, urbaniste. Cet outil en ligne propose une observation de la vacance des logements à l’échelle de toute la France en quelques clics. C’est limpide et facile d’utilisation. Rapidement, on a un aperçu de la situation sur un territoire grâce à une carte interactive qui précise la donnée et les enjeux posés. Et tout ceci est en accès libre, bien sûr.
— Frédérique Triballeau
PS : Le 12 mai, retrouvez Sylvain à la librairie Vent d'Ouest à Nantes pour une rencontre et conférence sur Réparons la Ville !

Rencontre avec Thomas Charrier, créateur de l’outil “Pas de vacances pour la vacance”, soutenu par l’ADEME, pour guider les élus, les collectivités et autres acteurs de l’aménagement de la ville dans l’identification de la vacance des logements.

📆 14 et 15 mai. L'Édition 2022 des 48h de l'Agriculture Urbaine se déroulera dans toute la France, les 14 et 15 mai prochain ! 🥕
🔓 Espaces vacants. Le nombre de logements vacants augmente considérablement depuis 2006. Il est donc temps de se poser la question d’une réoccupation de ces logements abandonnés plutôt que de construire du neuf. (Reporterre)
👩🏻‍🏫 Urba pour tous. Dans cette vidéo de la chaîne Youtube Archipel, on a droit à un rappel très complet sur l’artificialisation des sols, avec même une référence à l'urbanisme circulaire ! On vous invite à aller voir cette chaîne et à partager son contenu. Son autrice nous donne notamment une super leçon d’urbanisme analysée du livre pour enfants Les Barbapapas. (Les sols sont en péril).
🚚 Dernier km. En France, la logistique urbaine représente 20% des flux de véhicules et 30% des pollutions en milieu urbain. Ce n'est donc pas un sujet anodin, alors qu'elle est souvent l'angle mort des politiques urbaines. Les effets de la crise sanitaire vont-ils amener à des changements ? Une des batailles se jouera sur l'accès aux données, comme on l'évoquait déjà avec Isabelle Baraud-Serfaty il y a quelques mois. (Futuribles)
📖 Le promoteur, la banque et le rentier. Fondements et évolution du logement capitaliste, de Louis Gaudreau (Lux Humanités, 2020). Voilà un ouvrage qui met les pieds dans le plat et et pointe les failles du système, pour montrer comment le logement est devenu un produit bancaire. Il propose de questionner les enjeux du marché du logement, mais aussi le rôle et l’encadrement de l’Etat, qui veille à son bon fonctionnement et rend tout celà possible. Si l’ancrage de la recherche de Louis Gaudreau, sociologue et professeur à l’Université du Québec à Montréal, est plutôt nord-américain, le modèle semble largement diffusé à d’autres pays dit occidentaux, bien qu’à des degrés divers. Car le désir d’une maison de 150m2 avec jardin de 500m2 dans un périurbain tranquille n’est pas inscrit dans nos gènes : ce désir a été promu et encouragé pour se fondre dans le système bancaire, celui de construction, de l’aménagement et du travail. Quitte à questionner, parfois fortement, le droit au logement.
The story of housing: pic.twitter.com/ET6HffugYU
— LindsayS (@LindsayJS) April 13, 2022
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