📗 Vient de paraître : "L'horizon commun"

Le nouveau P'tit Papier pour explorer les potentiels de la sobriété foncière.

📗 Vient de paraître : "L'horizon commun"
« Si la sobriété foncière est désormais requise, c’est sans doute parce que l’ébriété foncière a provoqué des formes d’ivresse, mais aussi des réveils difficiles. La sobriété n’est pas la fin de la fête, mais au contraire une invitation à faire avec et faire mieux. »
–
Patrick Henry

L’objectif ZĂ©ro Artificialisation Nette cristallise tellement de tensions et de questions pratiques (Que compter ? Comment partager l’effort ?) que nous en oublions parfois que l’enjeu n’est pas dans le tableau Excel. Il est sous nos pieds. Ce sont les sols, invisibles et silencieux, qu’il nous faut prĂ©server grâce Ă  la sobriĂ©tĂ© foncière. L’entrĂ©e des sols dans la pratique de l’urbanisme est heureusement de plus en plus nette. Longtemps rĂ©duits Ă  une surface plane dĂ©nommĂ©e « foncier », les sols sont maintenant compris comme une ressource finie et une infrastructure vivante soutenant de multiples fonctions pour nos Ă©cosystèmes. La sĂ©mantique change, mais ce sont surtout les pratiques des professionnels et notre culture commune qui sont rĂ©volutionnĂ©es. Et cette rĂ©volution ne se cantonne pas au monde de l’urbanisme, puisque (a)mĂ©nager en prenant soin des sols modifie la forme de nos villes. Nous devons donc trouver un nouvel horizon commun, pas seulement entre les sols et les urbanistes, mais avec tous les ĂŞtres vivants qui interagissent dessous, dessus et entre les deux. C’est tout l’objet du dernier P’tit Papier de Patrick Henry qui vient de paraitre : L’horizon commun, explorer les potentiels de la sobriĂ©tĂ© foncière.

Patrick Henry est architecte-urbaniste, professeur Ă  l’École Nationale SupĂ©rieure d’Architecture de Paris-Belleville. Il a fait des sols son sujet de recherche principal, en publiant notamment Des tracĂ©s aux traces, pour un urbanisme des sols (Ă©ditions ApogĂ©e, 2023). En avril 2024, il est missionnĂ© par le ministre de la Transition Ă©cologique pour monter une exposition itinĂ©rante et pĂ©dagogique sur la mise en Ĺ“uvre de l’objectif ZĂ©ro artificialisation nette. Sobrement intitulĂ©e « Des solutions sur mesure pour s’adapter Ă  la raretĂ© des ressources et bien vivre dans nos territoires », l’exposition revient sur les dynamiques de l’étalement urbain et l’invisibilitĂ© des sols. Elle prĂ©sente une trentaine d’exemples de projets rĂ©alisĂ©s partout en France pour tenter de changer de modèle d’amĂ©nagement. Après quelques turbulences politiques, l’exposition est inaugurĂ©e en septembre 2024 pour trois petites semaines. Elle a repris son itinĂ©rance pendant l’étĂ© 2025.

Patrick Henry entend prolonger la réflexion entamée pour la conception de cette exposition et dépasser le sujet du ZAN. Parce que la vraie révolution n’est pas d’atteindre un objectif réglementaire, mais de redéfinir les objets, les méthodes, l’éthique même de l’urbanisme. La sobriété foncière n’est qu’un merveilleux prétexte pour repenser la discipline. Reprenant la trame de l’exposition, il la prolonge par une définition de « l’inter-urbanisme ». Il plaide pour que cette discipline, jusque là profondément enracinée dans la croissance et l’étalement urbain, devienne « une culture de l’attention et du soin ainsi qu’un engagement socio-écologique et politique fort pour les années à venir ». Résolument positif, l’inter-urbanisme est un urbanisme qui fait à plusieurs en prenant acte de nos interdépendances, et qui fait dans les intervalles, les failles et les marges du système actuel. Patrick Henry apporte un soin particulier aux méthodes et processus d’élaboration de projets urbains, une des clefs indispensables pour faire mieux. Loin d’être un guide définitif, ce petit ouvrage ouvre la discussion sur les multiples réinventions d’un urbanisme qui s’essouffle afin d’infléchir la trajectoire de nos territoires tant qu’il est encore temps.

Bonne lecture !

L’horizon commun, explorer les potentiels de la sobriĂ©tĂ© foncière peut-ĂŞtre commandĂ© directement en ligne et prochainement dans votre librairie. La version numĂ©rique est accessible librement dans la bibliothèque (numĂ©rique) de dixit.net pour les abonnĂ©s de la newsletter de dixit.net. Et l’abonnement est gratuit ;) 

L'horizon commun

Explorer les potentiels de la sobriété foncière

Édition dixit.net / 48 pages / 7€

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Ă€ l'agenda...

  • Participez Ă  la JournĂ©e d'Ă©tudes de la Chaire Transition foncière le 27 novembre Ă  Paris, “InĂ©galitĂ©s environnementales et prĂ©servation des sols : vers une transition foncière juste”. Une journĂ©e pour dĂ©battre, dĂ©passer voire inverser les implications sociales de la prĂ©servation des sols.
  • Le 3ème Forum juridique du recul du trait de cĂ´te qui aura lieu Ă  Bordeaux le 5 dĂ©cembre 2025.
  • Participez Ă  la JournĂ©e Mondiale des Sols en Pays de la Loire du 4 au 6 dĂ©cembre. OrganisĂ©e par l’AFES, RNEST, le GIS Sol et le RMT Sols et Territoires, cet Ă©vĂ©nement ouvert Ă  tous explore comment une meilleure connaissance des sols peut nous aider Ă  anticiper les besoins de demain et Ă  adopter des pratiques plus durables.

Et maintenant vous pouvez...

🎧
Ecoutez le nouvel épisode de notre podcast Caen-(sous)-la-mer, avec Jean-François Morel. Quand la montée des eaux met en péril l'avenir d'un projet urbain, le renoncement n'est alors pas de l'abandon ou de l'inaction, bien au contraire.
  • Lire le plaidoyer de Baptiste Morizot pour les forĂŞts en libre Ă©volution : “Raviver les braises du vivant” (Acte Sud 2020) . Elles illustrent un nouveau rapport au vivant dont nous sommes partie, loin du dualisme qui nous sĂ©pare de cette Nature qu’il faudrait protĂ©ger.
“L'idée de défendre des foyers de libre révolution (…) parie sur cette propriété du vivant : c'est un feu et pas une cathédrale, un feu qui se reconstruit, tout seul, se déploie, crée mille formes, dès qu’on lui laisse de la place et du temps.”
  • Ecouter “Comment faire face aux inondations et aux sĂ©cheresses ?” (Chaleur Humaine). Dans cet Ă©pisode de Chaleur Humaine, on s’intĂ©resse aux bouleversements du cycle de l’eau. Mais très vite, on en vient Ă  parler d’amĂ©nagement du territoire. Qu’elle ruisselle, s’infiltre ou s’évapore, l’eau est la molĂ©cule de base de notre environnement, y compris urbain.
  • Lire cet article du Monde sur les micro forĂŞts qui se multiplient sans que l’on puisse vraiment attester de leurs effets, et ces vraies forĂŞts urbaines dont on a bien besoin. 
Face au rĂ©chauffement climatique, de nombreuses collectivitĂ©s dĂ©ploient leur « plan arbre Â» ou « plan canopĂ©e Â» afin de vĂ©gĂ©taliser davantage les villes. Avec le risque, parfois, de verser dans l’effet d’annonce ou que les arbres ne puissent pas pousser convenablement.