🌊 Avant la vague

🌊 Avant la vague

Le changement climatique rend les chocs plus frĂ©quents, plus violents et modifie la cartographie des risques, qui surgissent parfois lĂ  oĂą on ne les attend pas. Mais il n’y a pas de doute possible pour le recul du trait de cĂ´te liĂ© Ă  l’érosion et Ă  la montĂ©e des eaux : il est certain et inexorable, quel que soit le rythme de dĂ©carbonation de nos modes de vie. Si certains territoires ont dĂ©jĂ  les pieds dans l’eau sans avoir eu le temps d’organiser un recul stratĂ©gique, pour d’autres, le phĂ©nomène avance plus lentement.

C’est le cas de Frontignan, commune du littoral mĂ©diterranĂ©en, dont une partie s’étire sur un lido : une Ă©troite bande de sable qui sĂ©pare l’étang de Thau de la MĂ©diterranĂ©e. Le lido accueille aujourd’hui rĂ©sidences secondaires, logements Ă  l’annĂ©e, activitĂ©s Ă©conomiques comme infrastructures urbaines. Pourtant, cette bande de sable est vouĂ©e Ă  disparaĂ®tre, pas tout de suite, mais Ă  moyen long terme. PlutĂ´t que d’attendre la vague, le territoire se mobilise dès aujourd’hui pour anticiper et rĂ©flĂ©chir Ă  l’après, tant qu’il en est encore temps.

Un Projet Partenarial d’AmĂ©nagement, lancĂ© avec l’État et Sète AgglopĂ´le il y a deux ans, accompagne cette rĂ©flexion. L’objectif : organiser la recomposition du territoire, en commençant par objectiver le phĂ©nomène pour mieux le comprendre.   Mais il faut surtout dialoguer, car on ne peut pas envisager libĂ©rer une portion de territoire sans prendre le temps d’écouter, et de discuter avec celles et ceux qui y vivent. C’est une condition essentielle pour se construire collectivement un nouveau futur.

Il a d’abord fallu accepter une rĂ©alitĂ© implacable : on ne pourra ni lutter ni rester. Alors, il faudra partir, mais pour aller où ? Le territoire est très contraint, avec de nombreux espaces naturels, et une nĂ©cessaire sobriĂ©tĂ© foncière. La solution n’est donc pas de reconstruire plus loin, mais de s’insĂ©rer dans le tissu urbain existant en le densifiant et en recyclant des friches. Si le territoire a engagĂ© une dĂ©marche pour identifier les potentiels de densification, certaines questions subsistent : peut-on tout dĂ©placer ? Doit-on tout sauver ? Ou faut-il, peut-ĂŞtre, accepter de renoncer Ă  certaines choses, comme les maisons secondaires, surtout dans un contexte de forte pression foncière, oĂą de nombreux habitants peinent dĂ©jĂ  Ă  se loger ?

Frontignan montre l’importance de rĂ©flĂ©chir aujourd’hui pour garder des portes ouvertes demain. Reste Ă©videmment Ă  voir si ce travail permettra de passer Ă  l’action. D’autres territoires sont confrontĂ©s au mĂŞme compte Ă  rebours. Il faut choisir entre deux options : attendre d’avoir les pieds dans l’eau, ou saisir ce sursis pour imaginer, ensemble, un futur habitable. Pour en savoir davantage, Sylvain nous emmène en promenade sur le Lido de Frontignan, Ă  la rencontre d’Yvon Iziquel, chef du service Espaces Naturels de Sète AgglopĂ´le MĂ©diterranĂ©e, et de LoĂŻc Linares, Ă©lu Ă  la commune de Frontignan et vice-prĂ©sident de l’AgglopĂ´le. 

— Camille Tabart (LinkedIn)

PS : Pour les commandes de nos livres hors France, les frais de port sont offerts jusqu'au mois de juillet avec le code MERCI. Profitez-en avant une forte augmentation des tarifs postaux !

đź“… Jusqu'au 20 septembre, exposition Braillard, architectes de père en fils. Le CAUE de Haute-Savoie, en partenariat avec la Fondation Braillard Architectes, organise une exposition sur les travaux des architectes Braillard père et fils. Cette exposition retrace leurs parcours respectifs et invite Ă  dĂ©couvrir les diffĂ©rentes facettes de leur travail. Le dessin, omniprĂ©sent dans l'exposition, permet de plonger dans le quotidien de leurs pratiques. Rendez-vous l’îlot-S, espace culturel du CAUE de Haute-Savoie, pour visiter cette exposition. 

đź§¶ Un avenir dans les EHPAD. L’habitat inclusif est un terme vague et en vogue. Dans cet article de l’Institut Paris RĂ©gion, l’inclusivitĂ© d’un EHPAD prend un double sens. D’un cĂ´tĂ©, l’inclusion des rĂ©sidents au sein de la gouvernance de leur Ă©tablissement. De l’autre, l’inclusion d’autres personnes et activitĂ©s au sein du site : ouvrir les parcs, crĂ©er cafĂ© ou un tiers lieu dans l’EHPAD… Appels Ă  projets, programmes associatifs, rĂ©seaux de villes… un dĂ©but de politique publique s’amorce. Celle-ci prend le contre pied de la tendance Ă  invisibiliser et isoler les personnes âgĂ©es. DĂ©cloisonner les usages comme les gĂ©nĂ©rations est important pour faire de la ville un espace mixte et accueillant pour tous ses citoyens. 

đź§ş On n’a que du beau ! Le marchĂ©, ingrĂ©dient d’une sociĂ©tĂ© heureuse. Olivier Razemon, ÉcosociĂ©tĂ© 2025.

A l'heure où chacun peut, d'un doigt, à toute heure, exiger la livraison à domicile, le marché semble presque anachronique. Dans une société toujours plus connectée, où des plateformes dopées aux levées de fonds ambitionnent de résumer la vie quotidienne à quelques clics, le rituel hebdomadaire a-t-il encore sa place ? Oui, car il incarne des valeurs essentielles à la vie humaine, que les pouvoirs publics ont reprises à leur compte : l'alimentation saine, la conscience de la nature, l'urbanité, la diversité. Mais paradoxalement, au moment de décliner ces principes en politiques concrètes, les autorités oublient presque toujours le marché, trop temporaire pour être pris au sérieux, trop local pour servir de matrice.

Réparons la ville ! (Christine Leconte et Sylvain Grisot)

Nos villes sont les grandes oubliées du débat politique. Elles fondent pourtant nos relations humaines. Leur construction doit être culturelle et sensible pour répondre à nos besoins.

Au moment où nous entamons une décennie décisive pour l’avenir de l’homme sur la Terre, nous ne pouvons plus attendre : il faut proposer une vision courageuse de la ville, à la hauteur des enjeux du siècle. Une vision qui tienne compte de ses habitants comme du ménagement de la planète. Mais alors qu’il y a urgence à adapter la ville qui nous entoure aux chocs qui commencent, nous privilégions encore l’étalement urbain et la construction neuve.

Dans ce livre, les auteurs sont optimistes : puisque l’essentiel de la ville de 2050 est déjà là, il est temps d’en assumer l’héritage et d’engager sa transformation. Comment faire ? En réparant la ville pour la rendre adaptable à nos envies et nos besoins. En bâtissant une ville qui donne envie d’y vivre.

Un livre écrit à deux voix, à l’attention des citoyens comme des décideurs. Un ouvrage sur nos villes, pour nous tous.

Commander

Read more