📙 Vient de paraître : "Réparer Mayotte"

Imaginer et publier un livre, ça prend du temps. Ressentir le besoin de noircir du papier, trouver un angle, partir sur le terrain, écrire, réécrire, réécrire encore, mettre en page, imprimer, diffuser, communiquer… mon dernier livre « redirection urbaine » m’a pris 3 ans entre l’idée et sa publication.
Celui qui sort aujourd’hui m'aura pris moins de trois mois.
Il y a eu l’annonce de ce cyclone qui menaçait Mayotte, l’incrédulité devant sa trajectoire et puis le choc des images en direct. Le silence ensuite, les amis dont on est sans nouvelle, les informations alarmistes, la plongée dans les tréfonds des réseaux sociaux en quête d’informations, et enfin des signes de vie et le soulagement. Et puis l’effroi devant l’ampleur des dommages sur cette île qui n’avait vraiment pas besoin de ça.
Tout ça m’a remué, a relancé l’envie de remettre les pieds sur l’île après 18 ans d’absence. Mais pour y faire quoi ? Inutile de me faire passer pour un urgentiste, encore moins pour un expert en structure ou un couvreur. J’ai donc laissé passer le temps de l’urgence avant de m’envoler. Pas pour reconstruire quoi que ce soit, et encore moins pour donner des leçons à quiconque. Je suis juste allé faire ce que je sais faire : rencontrer, écouter, donner la parole et parfois tisser des liens entre les idées des autres. Avec une question en tête : comment réparer Mayotte ?
Il n’y a pas que les dégâts de Chido sur les bâtiments et les infrastructures qu’il faut réparer. Il y a aussi ceux sur les corps, les âmes, la forêt, la faune, les sols, le lagon… Le choc a aussi montré la capacité de la population à se mobiliser et les fragilités des organisations. Et il n’y a pas que les blessures infligées par le cyclone dont il faut prendre soin. La population de l’île a doublé depuis que je l’ai quittée, et cette croissance n’a pas été accompagnée par un développement, bien au contraire. Explosion des bidonvilles, pénuries d’eau, inégalités, violences questionnent l’habitabilité de l’île à court ou moyen terme.
Ce petit livre publié dans l’urgence, ce n’est pas vraiment un rapport de mission, pas non plus un récit de voyage, ni d’ailleurs un livre de photos. C’est un peut tout ça, c’est ma participation à l’effort de reconstruction, mon soutien aux femmes et aux hommes qui, ici comme là -bas, se mobilisent pour la mener. Et sans doute le début de quelque chose, et je ne sais pas encore quoi.
Bonne lecture en tout cas.
— Sylvain Grisot (Linkedin)

Réparer Mayotte
Les chantiers de l'après-Chido
Édition dixit.net / Format A5 / 48 pages / ISBN 9782381300153
📆 Jusqu’au 17 mars, Candidature aux bourses Palladio. Vous êtes chercheurs doctorants ou post-doctorants, français ou étrangers, dans les domaines directement liés à l’industrie immobilière et à la construction de la Ville ? Vous pouvez bénéficier d’un soutien financier et humain par l’un des fondateurs et mécènes de la Fondation Palladio. 8 bourses de 10.000€ chacune et 1 accompagnement de 15.000€ par an pendant 3 ans. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 17 mars.
📅 Le 18 mars, Conférence d’Alexandre Monnin. Rendez-vous à 20h15 à l’IMT Atlantique Nantes, pour une conférence organisé par le Collège TES, avec Alexandre MONNIN, enseignant-chercheur, autour de la redirection écologique.“ Face à la crise écologique, acteurs publics et acteurs de la société civile devront faire des choix. Il s’agira notamment de savoir « renoncer » à certains aménagements, à certaines façons de faire pour mieux en développer d’autres plus adaptés. Comment ouvrir tous ensemble un chemin démocratique et juste permettant d’anticiper les évolutions et les chocs à venir. La redirection écologique est-elle cette ligne de crête vertueuse entre « tout arrêter » et business as usual » ? ”
📅 Jusqu’au 24 mars. Appel à projets ADEME Thèses - Édition 2025 L'ADEME lance l’appel à projet de thèses en lien avec la transition écologique. Il est attendu des travaux expérimentaux ou théoriques pour acquérir de nouvelles connaissances dans le domaine de la transition écologique sans envisager une application particulière. Chaque année, 40 à 50 projets sont aidés à hauteur de 50% par l’ADEME.
✊ Les victoires de l’écologie. L’acceptabilité sociale d’un projet d’aménagement est une inconnue terrifiante. Mais quelle est la réelle portée de mobilisations citoyennes locales ? Si quelques victoires ont été très médiatisées, comme Notre Dame des Landes ou le Larzac, des luttes locales ont conduit à des annulations de projets par centaines depuis les années 1968. C’est cette facette victorieuse et instructive de l’Histoire des luttes qui est racontée dans cet épisode. Loin du discours d’une “nouvelle génération climat”, les intervenants prennent du recul. Ils rappellent que les mobilisations locales contre des projets d’aménagement divers ont été la racine des mouvements écologistes, même si les mobilisés ne s’en revendiquent pas toujours, soulignant une certaines convergences des luttes. Si ces victoires citoyennes redonnent espoir, elles questionnent aussi : qui décide qu’un projet est inacceptable ? A quelle échelle se mesure l’intérêt général ? En bref, comment différencier une mobilisation écologique d’un NIMBY paralysant ? (La Terre au Carré, France Inter)
🌱 La ville régénérative d’Eduardo Blanco (éditions Apogée). Partout dans le monde les villes ne cessent de grandir, de s’étaler, rognant toujours un peu plus sur les espaces naturels et perturbant les écosystèmes. Si de plus en plus de projets prennent en compte leur impact écologique, la plupart se contentent d'essayer de limiter les dégâts. Pourtant, les projets urbains peuvent également être l’occasion, d’essayer de restaurer certaines fonctions écosystémiques dans les villes. C’est justement ce que propose la conception régénérative : il ne s’agit pas de limiter les impacts, ou de viser la neutralité, mais bien d’imaginer un projet dont les impacts environnementaux seraient positifs. À travers des exemples de projet, ce livre démontre que cette approche est non seulement possible, mais déjà en œuvre. Il se termine par une méthodologie pratique, pour aider les acteurs à réaliser ces projets dans nos territoires.
