♻️ Emmaüs Angers et le réemploi de matériaux

♻️ Emmaüs Angers et le réemploi de matériaux

Il y a une trentaine d’années, une communauté Emmaüs s’est installée à Saint-Jean-de-Linières, à une petite dizaine de kilomètres d’Angers. Le site de la communauté est à la fois un lieu de vie pour les compagnons, et un lieu de travail avec un espace de réception et de tri des dons et un espace de vente ouvert au public plusieurs fois par semaine. Au fur et à mesure des années, les espaces de tri, de stockage, et de vente sont devenus trop étroits pour accueillir tous les dons. Les bâtiments étaient mal isolés, dégradant les conditions de travail, et entraînant une consommation accrue d’énergie. Les flux entre les différents espaces étaient loin d’être optimaux, ce qui multipliait les mouvements et augmentait leurs pertes. Bref, il fallait donner un coup de neuf à ce site.

François Terrien, architecte angevin, a vu dans ce projet une opportunité de mettre en avant le travail d’Emmaüs. Pas question de construire des bâtiments neufs pour une communauté qui valorise le réemploi et le recyclage des objets du quotidien. Le projet doit mettre en avant ces valeurs écologiques, et quoi de mieux que le réemploi de matériaux ? Pour cela l’architecte s’allie avec une association locale, Matière Grise, qui collecte et répertorie les matériaux disponibles.

Et parce qu’Emmaüs n’est pas juste du réemploi, mais aussi une communauté humaine qui favorise l’insertion de chacun dans la société, le projet a mis en place quatre chantiers participatifs pour donner à ceux qui le voulaient l’occasion d’apprendre de nouvelles compétences.

La requalification et l'extension du site a simplifié le trajet des dons, et a amélioré les conditions de travail des compagnons et des bénévoles. Les dons arrivent à l’arrière du hangar de tri, où ils sont d’abord catégorisés, avant de passer dans l’espace de tri. Une fois triés, les dons sont stockés puis sont disposés dans les halles de vente, situées devant le hangar.

L’emblème de ce projet de réemploi participatif est sûrement la façade sud de la nouvelle salle de vente : une mosaïque de fenêtres en bois, de toutes les tailles et de toutes les époques, qui a été construite lors d’un chantier de réinsertion.

Ce projet prouve qu’avec des acteurs investis, du temps pour chercher des matériaux de réemploi, et de l’imagination pour adapter les plans à la récolte, nous pouvons créer des bâtiments performants, avec un impact carbone inférieur aux bâtiments neufs, pour le même prix. Il est grand temps que le réemploi devienne un réflexe, voire une obligation.

Si vous voulez en savoir plus sur ce projet, je vous laisse écouter le podcast suivant, dans lequel François nous fait visiter le site et nous explique le projet dans les moindres détails. Bonne écoute !

Camille Tabart (LinkedIn)

PS : Vendredi 24 mai à Lyon aura lieu la première journée de notre formation à la redirection urbaine en partenariat avec le CEDIS, c'est le dernier moment pour s'inscrire ! Une formation ouverte aux élus, agents des collectivités comme aux professionnels privés. (Informations et inscription)

#102 François Terrien ∙ Emmaüs Angers et le réemploi de matériaux by dixit.net
♻️ Emmaüs Angers et le réemploi de matériaux Il y a une trentaine d’années, une communauté Emmaüs s’est installée à Saint-Jean-de-Linières, à une petite dizaine de kilomètres d’Angers. Le site de la communauté est à la fois un lieu de vie pour les compagnons, et un lieu de travail avec un espace de réception et de tri des dons et un espace de vente ouvert au public plusieurs fois par semaine. Au fur et à mesure des années, les espaces de tri, de stockage, et de vente sont devenus trop étroits pour accueillir tous les dons. Les bâtiments étaient mal isolés, dégradant les conditions de travail, et entraînant une consommation accrue d’énergie. La logistique entre les différents espaces était loin d’être optimale, ce qui multipliait les déplacements des dons et augmentait leurs pertes. Bref, il fallait donner un coup de neuf à ce site. François Terrien, architecte angevin, a vu dans ce projet une opportunité de mettre en avant le travail d’Emmaüs. Pas question de construire des bâtiments neufs pour une communauté qui valorise le réemploi et le recyclage des objets du quotidien. Le projet doit mettre en avant ces valeurs écologiques, et quoi de mieux que le réemploi de matériaux ? Pour cela l’architecte s’allie avec une association locale, Matière Grise, qui collecte et répertorie les matériaux disponibles. Et parce qu’Emmaüs n’est pas juste du réemploi, mais aussi une communauté humaine qui favorise l’insertion de chacun dans la société, le projet a mis en place quatre chantiers participatifs pour donner à ceux qui le voulaient l’occasion d’apprendre de nouvelles compétences. La requalification et l’extension du site a simplifié le trajet des dons, et a amélioré les conditions de travail des compagnons et des bénévoles. Les dons arrivent à l’arrière du hangar de tri, où ils sont d’abord catégorisés, avant de passer dans l’espace de tri. Une fois triés, les dons sont stockés puis sont disposés dans les halles de vente, situées devant le hangar. L’emblème de ce projet de réemploi participatif est sûrement la façade sud de la nouvelle salle de vente : une mosaïque de fenêtres en bois, de toutes les tailles et de toutes les époques, qui a été construite lors d’un chantier de réinsertion. Ce projet prouve qu’avec des acteurs investis, du temps pour chercher des matériaux de réemploi, et de l’imagination pour adapter les plans à la récolte, nous pouvons créer des bâtiments performants, avec un impact carbone inférieur aux bâtiments neufs, pour le même prix. Il est grand temps que le réemploi devienne un réflexe, voire une obligation. Si vous voulez en savoir plus sur ce projet, je vous laisse écouter le podcast suivant, dans lequel François nous fait visiter le site et nous explique le projet dans les moindres détails. Bonne écoute ! Camille Tabart

📅 La fin de saison s'annonce bien remplie, et de nombreux évènements sont prévus, et notamment :

  • Du 17 au 19 mai, festival Chapitre Nature. Rendez-vous à Argenton-sur-creuse, pour la 19e édition du festival Chapitre Nature. (Programme et informations)
  • 11 juin colloque "quels défis et opportunités des approches grassroots pour transformer le métabolisme urbain?”. (Informations et inscription)
  •  Le 23 mai, Les Conversations sur la ville. Plateau Urbain et Surface+Utile lance un cycle de discussion, dont la première table-ronde portera sur “quand la crise arrive en ville”. (Informations et inscription)
  • Candidature Mastère Aménagement et Maîtrise d’Ouvrage Urbaine (AMUR) de l’école des Ponts Paris Tech. Ce Mastère vise à favoriser l'innovation écologique par le projet de territoire, réunissant des apprenants d’horizons pluridisciplinaires et des chercheurs et professionnels de la ville, afin qu’ils puissent trouver ensemble les réponses opérationnelles aux urgences. (Ecole des Ponts Paris Tech)

🏝️ Droit du sol. À Mayotte, le droit du sol est remis en question. Mais à l'écoute de ce documentaire, cela semble être une solution trop simpliste à un problème bien compliqué. Même si l'île connaît des tensions sociales et des ruptures d'approvisionnement en eau, c'est un havre de prospérité vu des trois autres îles des Comores toutes proches, de Madagascar ou désormais de l'Afrique de l'Est. Il est difficile d'imaginer interrompre des flux migratoires aussi intenses uniquement par un changement de règles, sans s'engager dans une coopération permettant aux pays riverains de développer leurs infrastructures vitales. (FranceInter)

🏞️ Sobriété foncière. Le 27 mars nous avons participé à la rencontre acteurs-chercheurs “sobriété foncière, redirection urbaine : inverser le regard pour ménager le territoire” organisé par le PUCA. Cette journée, riche en échanges, à été l’occasion de montrer que le ZAN n’est pas une contrainte, mais représente une opportunité pour les territoires. La sobriété foncière c’est l’occasion de revaloriser les dents creuses, friches, bâtiments vacants, d’identifier de nouveaux potentiels à valoriser. Cela peut aussi être une invitation à engager un dialogue citoyen pour construire des projets de territoires ensemble. (Replay de la journée)

🌊 Innovation sociale et territoriale. C’est l’histoire vraie mais exceptionnelle d’un petit village de l’Hérault destiné à être englouti par les eaux d’une retenue construite dans les années 1960. Les lieux sont abandonnés par leurs occupants expropriés, non sans larmes, mais le lac est finalement moins important que prévu, et le village est épargné. Vide et saccagé pendant des années, il reprend pourtant vie par l’engagement d’une poignées de femmes et d’hommes qui lui réinventent patiemment un futur, et qui testent même une organisation juridique où la propriété n’est pas la clef. A lire et à suivre. (le Monde)