🔎 Repérer les friches

Déjà cet accent adventice dans la longue queue à l’aéroport. J’ai sûrement oublié plein de trucs, mais quoi ? De toute façon j’ai bourré ma valise de bouquins, impossible d’y glisser quoi que ce soit de plus. Cramer du kérosène, émettre du CO2, mettre de côté toutes les missions et abandonner les siens… J’espère que ça vaudra le coup. Mais au vu de l’accueil chaleureux réservé à mes propositions de rencontres, je n’en doute pas.
Une fois n’est pas coutume, j’écris cet édito à une altitude de 38 000 pieds, dans un vol transatlantique qui me mène à Montréal. Je vais y prendre la parole lors de quelques évènements au cours desquels j’espère bien croiser les lecteurs québécois de cette infolettre. Mais j’y vais surtout pour découvrir et écouter. Car je peux vous l’avouer aujourd’hui, cette publication hebdomadaire n’est qu’un alibi pour provoquer des rencontres. C’est un moyen parfait pour taper à des portes et faire de magnifiques découvertes. Mes deux prochaines semaines seront donc dédiées à explorer et échanger, et je vous raconterai tout ça bien entendu.
C’est aussi une enquête minutieuse que nous menons discrètement ici, semaine après semaine. La recherche dans les plis de la ville de ces oasis peuplées d’initiatives qui testent des solutions pour le siècle des crises. C’est une patiente récolte d’idées clefs, au détour d’entretiens ou de visites. Il y a urgence à prendre le temps d’expérimenter de nouveaux chemins, mais certains sont déjà à l’ouvrage. Alors nous partageons leurs réussites et leur découvertes, comme leurs doutes et leurs échecs. Mis bout à bout, ces retours du réel permettront peut-être de comprendre comment faire la ville pour rester dans la courte fenêtre d’habitabilité qui s’ouvre encore à nous.
Mais l’accumulation de ces récits et de ces entretiens au fil des semaines ne fait cependant pas le système. Il va donc falloir tisser des liens entre les pistes tracées, c’est le chantier qui s’ouvre dans les prochains mois. Compléter d’abord cette enquête débutée il y a déjà 4 ans, en suivant les pistes amorcées. Prendre le temps ensuite de travailler cette riche matière première, pour commencer à répondre aux questions des praticiens et des élus qui se confrontent aux complexités de la construction d’une ville inscrite dans les limites planétaires. Restera enfin à coucher tout ça sur le papier pour pouvoir le partager dans un ouvrage qui devrait paraître dans un an.
Un beau chantier qui s’amorce, pour lequel on aura bien besoin de vous.
— Sylvain Grisot (Twitter / Linkedin)
PS : Dernier rappel pour les rencontres à Montréal, avec le 28 septembre à 17h30 pour une table-ronde sur l'urbanisme circulaire organisée avec Entremise et le 3 octobre à 17h pour un débat à la librairie Le Port de Tête.

Sur le territoire du Grand Amiénois, un observatoire des friches a été mis en place. Cet inventaire a permis de repérer et de qualifier plus de 200 hectares de friches. Un recensement qui est surtout un moyen de mobiliser les acteurs autour de ces fonciers disponibles, pour leur donner un avenir. Retour d'expérience de Nicolas Delbouille, architecte et directeur d'études à l'ADUGA.
📆 Le 30 septembre, pour les nantais, apéro-urba autour de l’espace public genré : comment dans nos métiers d’urbanistes pouvons nous être persuadés de la pertinence de nos propositions et de leur bonnes appropriations par les femmes ? Et pour les lyonnais, ou en ligne, conférence sur le changement climatique "Quel futur souhaitable pour nos territoires ?" avec Alain Bourdin et Kaye Gaipel, le 3 octobre.
🎙️Emission. Et si les supermarchés étaient les nouveaux bistrots ? Entretien avec Jean-Laurent Cassely sur ces espaces qui paraissent pourtant “ringards”, mais où viennent rouvrir quelques cafés, quelques V&B, car ils peuvent devenir un lieu central de beaucoup d’habitants. (Les enjeux territoriaux)
🪜Faire sans grimper. La densification de la ville vue du Québec (comme quoi, on a tous les mêmes inlassables débats). Un article qui explique bien les causes de l’étalement urbain et de pourquoi la densification peut-être une solution. Mais surtout pourquoi elle peut être bien faite et donner envie ! Parce que non, densifier, ce n’est pas que faire des tours de 12 étages. (The Conversation)
👀 Nouveau regard. Comment répondre aux besoins d’espaces, d’adaptation, de logements sans tomber dans la facilité de la construction neuve ? Cet article de deux chercheurs de l’ADEME, en s’appuyant sur les scénarios les plus sobres développés par l’agence, met en avant les solutions de l’existant : réflexion sur la vacance et la sous-occupation des logements, mais aussi des bureaux ; repenser le parcours résidentiel des personnes âgées ; oser un rééquilibrage du territoire… Une chose est sûre : la filière de la construction neuve est à l’aube de changements majeurs. (Mediacités)
📖 La ferme du rail, pour une ville écologique et solidaire, de Clara et Philippe Simay (éditions actes sud) Collecter, raconter et comprendre comment se réalisent des projets pionniers avant de se lancer soi-même… Il est question ici de découvrir l’envers du décor de la Ferme du Rail, première ferme urbaine à Paris, le long de la petite ceinture. Comment est-ce que cela démarre, qu’est-ce qui créé l’étincelle ? Qui sont les personnes si motivées derrière le projet ? Et bien sûr, comment est-ce que cela se finance ? Un ouvrage qui parle de la ferme bien sûr et des tous les acteurs qu’il a fallu mobiliser pour réaliser cette utopie, mais pas que. C’est aussi le moment de prendre de la hauteur et de rebalayer les fondamentaux et l’idéologie qui l’ont dessiné
Tout l’enjeu est là : former à des techniques simples et reproductibles, comprendre ce que l’on fait et être capable de le transmettre à d’autres, augmenter la capacité de chacun à maîtriser, entretenir et faire durer un modèle d’agriculture pérenne. Le collectif a cherché un équilibre entre productivité et résilience, qui repose sur une juste évaluation des besoins - et non sur la seule production elle-même.
Port de Brest
— Lady Scoliose (@LScoliose) September 22, 2022
Septembre 2022 pic.twitter.com/KU3Ecz6Up5