🚜 Investir au village
Stores baissés, peinture écaillée, poussière sur le sol jonché de quelques meubles abandonnés… Cela vous rappelle ces devantures dans des villages où vous passez parfois en vacances, mais où vous ne vous arrêtez jamais, faute de vie ? Ces rez-de-chaussée délaissés, ces auberges fermées, ces cafés à l’abandon… La vacance commerciale dans les campagnes, phénomène multifactoriel (même si le Leclerc et son vaste parking à 3 kilomètres de là n’y est pas pour rien), appauvrit les centres-bourgs et les rend austères. Mais malgré des pertes de populations parfois significatives, et même s’il faudra apprendre à faire avec dans certains territoires, les cœurs de nos petites villes et de nos villages ont besoin d’espaces de rencontres et de lieux qui font du lien.
Ces lieux existent déjà, mais ils sont vacants, abandonnés, le propriétaire en veut un loyer trop élevé ou ne sait pas comment chercher des porteurs de projets. Mais ces lieux sont pourtant disponibles pour recréer des micro-services, adaptés et ancrés dans leur territoire, répondant aux besoins des habitant·e·s. Or ces lieux de proximité immédiate, qui retissent du lien peuvent nous manquer très vite, on l’a bien vu ces derniers mois.
C’est pour répondre à ces besoins que se développent de jeunes foncières solidaires, comme Villages Vivants ou Base Commune, et j’en oublie sûrement. Ces foncières sont des acteurs privés qui font l'acquisition sur le temps long, sans être définitif, de biens immobiliers. Elles ont souvent un mode de financement spécifique, comme par exemple la levée de fonds, pour devenir propriétaire du bien, dont elles font aussi les travaux nécessaires à une installation. Elles soutiennent des activités ouvertes sur leur quartier, comme des ateliers pour continuer de produire en ville ou des cafés pour discuter attablés en terrasse. En permettant à ces initiatives de se libérer du prix de l’immobilier et en leur évitant un investissement de départ conséquent, ces foncières aident au démarrage d’activités de proximités essentielles.
Redonner envie de ville, envie de commun, n’est pas un enjeu réservé aux métropoles, mais concerne bien tous les territoires, avec des réponses propres à chacun.
— Frédérique
PS : dixit.net sera présent au Forum Low Carbone à Paris le 18 septembre. Inscrivez vous à nos ateliers fresque de la ville le samedi matin ou le samedi après-midi !

Entretien · Investir le village
Villages Vivants est une foncière solidaire et rurale. Nous avons rencontré Raphaël Boutin-Kuhlmann, co-gérant et responsable immobilier de la foncière. Avec lui, nous avons parlé du besoin de lieux partagés dans les villages, de projet à impact social et culturel, et du rôle de la collectivité comme soutien à des projets sur son territoire.
Ouverture · Lire, écouter, rencontrer, voir...
📅 Agenda.
- 16 septembre, à Paris : Salon pro durable, avec une intervention de Sylvain à la table ronde “Objectif ZAN : Construire sans détruire ?”
- 21 et 22 septembre, à Paris : repenser la ville, dédiée aux innovations qui transforment les villes et les territoires. (Innopolis)
- 22 septembre à Lyon : Festival Demain la ville à la Cité des Halles, avec une intervention de Sylvain (Cité des Halles) > Faites signe pour partager un café dans la journée !
- 23 septembre, à Paris : une formation consacrée à l'économie circulaire dans l'aménagement. (Université Gustave Eiffel)
- 23 septembre : webconférences sur les ressources au prisme de la soutenabilité. (France Statégie)
- De 28 au 30 septembre à Toulouse : 23ème congrès du club des villes et territoires cyclables. (Villes cyclables)
- 28 septembre à Grenoble : conférence et exposition sur "L'exotisme anthropocène de Saint-Pierre-et-Miquelon" avec Michel Lussault et Stéphane Cordobès, animée par Magali Talandier. (Pacte Grenoble)
🎙️ Emissions. Dans les précédentes newsletters, on a déjà parlé du sujet... Les ronds-points ou les giratoires, si vous préférez ! C'était aussi dans le débat de midi : mais où mènent les ronds-points ? (France Inter)
🌲 Construire en bois. C'est beau, c'est écolo, mais ça vieillit mal et ça vient de loin ? Revenons sur les enjeux de la construction en bois et sur quelques idées reçues. Oui, les bâtiments en bois séquestrent du carbone, mais pas de façon infinie. Cela permet plus de lisser les émissions dans le temps que de les annuler. Et oui, il y a aussi un problème de filière en France, notamment car de nombreuses forêts sont morcelées et/ou privées. Les enjeux sont donc finalement similaires à tous les bâtiments : construire des bâtiments qui peuvent avoir plusieurs vies, avec des matériaux de qualité (comme le bois) et en pensant leur mutabilité. Il ne faut donc pas être dogmatique, mais penser mixité des matériaux : bois et béton, bois et acier... Evidemment, une gestion raisonnée des forêts est nécessaire pour éviter de perturber les sols. (PCA Stream)
💬 On aime. Ce n’est pas souvent que l’on vous conseille d’écouter un discours, mais celui-là vaut le coup (découvert via Nourritures Terrestres) :
Ma colère est joyeuse, ma rage entreprenante, mon idéalisme chevillé au corps, ma capacité d’étonnement sans faille, et ma naïveté lucide.
— Jacques Gamblin
🌱 Sols urbains. Entretien avec Tatiana Morin, du Urban Soils Institute, qui prône une recherche plus active pour comprendre les sols urbains, mais surtout une législation plus stricte pour éviter leur pollution. Le petit plus de l'article : de très belles photos de terre ! Vous pouvez aussi retrouver notre article sur Cycle Terre. In English. (Urban Omnibus)

📖 A lire. Pourquoi pas le vélo ? Envie d'une France cyclable, de Stein Von Oosteren. (Editions écosociété)
Cela a dû être difficile pour un néerlandais de s’adapter à la France, pays où les pistes cyclables (quand elles existent) sont encore si dangereuses et où la seule réponse à ce problème serait le port du casque. Chez dixit.net, on fait beaucoup de vélo, et pourtant, ce livre nous a donné envie de nous mettre encore plus en selle ! Voici un petit florilège des bonnes raisons pour faire du vélo : bon pour la santé, bon pour le porte-monnaie, bon pour le climat, le vélo permet de bronzer, le vélo permet de se garer quasiment partout gratuitement, le vélo permet d'avoir un joli fessier sur la plage, le vélo ne contribue pas à l'étalement urbain, etc. Il y en a 185. Au delà du ton un peu humoristique de l'ouvrage, Stein Von Oosteren retourne notre regard sur le vélo et pose les bonnes questions :
Il faudra poser la question du transport autrement. Non pas "Combien de voitures pouvons nous faire passer dans cette rue ?", mais : "Combien de personnes ?". Nous sommes tellement habitués à voir les rues bondées de voitures que nous avons fini par croire que la circulation, ce sont les voitures elles-mêmes.
💭 Ville du futur. Immersion dans la ville rêvée par les étudiants d'Audencia. Rêvée, mais loin d'être déconnectée de la réalité. Chez dixit.net, on est fan de récit, ce genre d'exercice nous paraît essentiel pour donner envie de transitions. (The Conversation)
🏫 C’est la rentrée…
Boys stalking the cameraman on a tramway in Dunkerque, #France circa 1914. Look at all the things a city’s streets could be used for before they got filled with cars. pic.twitter.com/wqyU3EHxHN
— Taras Grescoe 🐌 (@grescoe) August 30, 2021
dixit.net est une agence de conseil et de recherche urbaine. Tous les mercredis, nous décryptons dans notre newsletter les grands enjeux de la ville et de ses transitions. Si vous la lisez pour la première fois, c'est le moment :
