🎁 HĂ©ritage pĂ©riphĂ©rique

🎁 HĂ©ritage pĂ©riphĂ©rique
source : Pavillons © Getty / Anthony Renteria

Nous avons quelques travaux Ă  prĂ©voir pour que la ville soit aux rendez-vous du siĂšcle. Plusieurs options s’ouvrent Ă  nous. On peut repartir de zĂ©ro (« du passĂ© faisons table rase »), chercher la solution ailleurs (sur Mars comme au fond de la forĂȘt) ou le lieu de nulle part (c’est la dĂ©finition de l’utopie). Mais tout cela est vain. C’est long, trĂšs long de faire la ville : 80 % de la ville de 2050 nous entoure dĂ©jĂ . Les dĂ©bats sur le neuf sont donc importants, mais secondaires. Il nous faut accepter l’hĂ©ritage de cette ville dĂ©jĂ  lĂ  et engager rĂ©solument sa transformation.

Accepter tout cet hĂ©ritage, mĂȘme le plus encombrant, et donner un futur aux monuments comme aux productions les plus banales, aux bĂątiments centenaires comme aux ruines, aux plus majestueux des arbres comme aux sols souillĂ©s d’hydrocarbures. Accepter tout l’hĂ©ritage, c’est changer de regard sur ce qui nous entoure avant de commencer sa transformation. C’est apprendre Ă  aimer ce qui est lĂ , cesser de jeter et commencer Ă  rĂ©parer la ville.

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Les Ă©changes polarisĂ©s autour du « pĂ©riurbain » illustrent parfaitement la confusion entre les problĂšmes du passĂ© et ceux du futur. L’avenir n’est pas Ă  l’étalement de la ville. L’extension des nappes de lotissements dans les champs, toujours plus loin des centres doit cesser au plus vite, c’est entendu. Mais ce « pĂ©riurbain » c’est aussi de la ville, de la vraie ville. Accepter cet hĂ©ritage, c’est d’abord en finir avec le regard condescendant sur ces territoires dans lesquels vivent (bien, pour la plupart) un bon tiers des Français. Des territoires riches en initiatives et en espaces urbains activables pour rĂ©pondre Ă  nos besoins de futur. Ce qui est fait est fait, et le problĂšme d’hier peut devenir la solution de demain en maillant ces territoires de voies douces, en y amĂ©nageant de vrais centres de vie, en rĂ©habilitant tout une partie du parc de maisons aujourd’hui sous occupĂ©es et mal isolĂ©es, et en construisant des logements neufs Ă  cĂŽtĂ© ceux dĂ©jĂ  lĂ . Et mĂȘme des maisons ;)

C’est ça la vraie ville du futur. Celle qui est dĂ©jĂ  lĂ  et qu’on ne regarde mĂȘme pas, celle dont on hĂ©rite malgrĂ© tout, mais dans lesquelles on peut tisser un avenir. A nous d’apprendre Ă  aimer nos villes dans leurs diversitĂ©s et leurs imperfections, pour mieux les rĂ©parer.

— Sylvain (@SylvainGrisot)

PS : On se retrouve mardi 26 octobre avec Pierre-Yves Legrand (Novabuild) pour parler RE2020 et de plein d’autres choses. Si vous avez des sujets / questions particuliùres à lui poser, vous pouvez me les envoyer dùs maintenant.

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Entretien · Cherche habitat participatif, dense et désirable.

L'habitat participatif est souvent encore perçu comme un moyen alternatif de se loger, rĂ©servĂ© Ă  certains collectifs (trĂšs) motivĂ©s. Si cette image est encore assez juste, l'habitat participatif s'avĂšre aussi ĂȘtre un outil  judicieux pour favoriser l'Ă©mergence d'un habitat plus rĂ©silient, par la densification et l'intensification des usages dans nos villes. Nous avons rencontrĂ© Pierre-Charles Marais, directeur de la SCI Regain, qui accompagne et coordonne des projets d'habitat participatif.


Ouverture · Lire, écouter, rencontrer, voir...

📅Agenda.

  • Du 26 au 28 octobre : en ligne et Ă  Cahors, deuxiĂšme Ă©dition des rencontres des villes moyennes. (La Fabrique de la CitĂ©)
  • 27 octobre, Ă  Namur : ateliers et confĂ©rences sur “La pandĂ©mie : une voie vers la ville rĂ©siliente ?”. (For Urban Passion)
  • 28 octobre, Ă  Nantes : confĂ©rence de Sylvanie GrĂ©e “Habiter la nature”. (ENSA Nantes)

đŸŽ™ïž Podcast. SĂ©rie sur l'enjeu d'une ville adaptĂ©e Ă  la croissance de la population ĂągĂ©e, rĂ©alisĂ©e par des architectes et des urbanistes. (Le printemps de l'hiver)

🩌 Animaux. Poussons un peu plus loin le bouchon de la biodiversitĂ© en ville : oui oui, il s'agit bien du vivant dans son ensemble, pas seulement des papillons et coquelicots, mais des rats et des renards aussi. Cet article, critique du livre Zoocities, cherche Ă  comprendre comment on pourrait vivre avec eux en ville, pour de vrai. C'est un appel Ă  sortir de la ville gĂ©rĂ©e, gestionnĂ©e, pour laisser place Ă  l'imprĂ©visible du monde "sauvage" et Ă  la philosophie du "laisser vivre" appuyĂ©e sur un design urbain Ă©volutif. Voir notre entretien avec Marc Barra sur la non-gestion de la nature en ville. Une façon de penser les modalitĂ©s pour un cĂŽtoiement urbain multispĂ©ciste. (MĂ©tropolitiques)

📖 A lire. Climat, parlons vrai, de Jean Jouzel et Baptiste Denis (Editions Les PĂ©rĂ©grines)

Echange entre un climatologue de renom, Jean Jouzel, nĂ© en 1947 et un jeune journaliste, Baptiste Denis, nĂ© en 1994. Ce dialogue entre gĂ©nĂ©rations est une maniĂšre intĂ©ressante et riche de traiter le sujet du climat. La fluiditĂ© de la discussion, malgrĂ© des dĂ©saccords, permet une lecture facile de sujets complexes. Leurs attitudes sont trĂšs honnĂȘtes : ils ont des craintes, des hĂ©sitations et des convictions (et nous n'avons d'ailleurs pas toujours les mĂȘmes !) dont ils n'hĂ©sitent pas Ă  parler. Si parfois on a l'impression de passer de la propriĂ©tĂ© optique des nuages, Ă  Greta Thunberg, en faisant un crochĂ© par la COP26, les auteurs finissent par retomber sur leurs pattes.

J'ai beau ĂȘtre climatologue, je n'arrive pas Ă  percevoir ce que reprĂ©sente un rĂ©chauffement de 5°C. MĂȘme si, dans mes interventions, je n'arrĂȘte pas de parler des consĂ©quences Ă  venir, pour moi aussi ça semble lointain. On voit pourtant les premiĂšres consĂ©quences arriver. (...) Pour atteindre la neutralitĂ© carbone, il faudrait que 100% de nos investissements soient Ă©valuĂ©s Ă  travers le prisme du rĂ©chauffement climatique.

🌌 Futur. La question des rĂ©cits et des imaginaires du futur est trĂšs branchĂ©e en ce moment. Et c'est tant mieux ! L'Agence de dĂ©veloppement et d'urbanisme de la mĂ©tropole lilloise s'est elle aussi penchĂ©e sur son avenir d'ici 2050 : cela des pĂ©niches comme transports en commun, des NĂ©erlandais rĂ©fugiĂ©s climatiques, des vignes le long d'une ferme urbaine verticale... Ce sont ces regards dĂ©calĂ©s dont nous avons besoin pour construire le monde de demain dĂšs maintenant. (LibĂ©ration)

đŸ€œ Fleuve. Parcours dans les AssemblĂ©es de la Loire, qui ont eu lieu Ă  Tours, dĂ©but septembre 2021. L'idĂ©e artistique, portĂ©e notamment par Camille de Toledo et le PALAU, Ă©tait d'avoir un Parlement pour dĂ©fendre les intĂ©rĂȘts du fleuve et de ses composants. Mais la difficultĂ© de l'exercice est grande : qui va les reprĂ©senter ? Les demandes des ragondins n'iront-elles pas Ă  l'encontre du droit des peupliers ? Bon, sans parler de rĂ©ellement leur donner la parole, il s'agit d'un moyen pour comprendre Ă  quel point nous nous sommes dĂ©connectĂ©s du vivant. Mais ça nous donne quand mĂȘme bien envie d'aller plus loin que la fiction... (Uskek & Rica)

đŸ€ź Beurk. En 2020, l’annĂ©e Ă©tait si nulle que les balades urbaines se sont transformĂ©es en visites de lieux moches, de quizz Ă  la con et d’histoires nazes. Ne vous vexez pas si vous y retrouvez votre zone commerciale
(CybĂšle)

dixit.net est une agence de conseil et de recherche urbaine. Tous les mercredis, nous décryptons dans notre newsletter les grands enjeux de la ville et de ses transitions. Si vous la lisez pour la premiÚre fois, c'est le moment :