🧳 La prospective : voyage au centre de soi-même

🧳 La prospective : voyage au centre de soi-même
Crédit photo : Jean Revillard

Le Grand Genève, c'est à la fois un bassin de vie à cheval entre la France et la Suisse, et une institution de coopération entre les collectivités situées des deux côtés de la frontière. Pour renforcer cette coopération, quoi de mieux que de partager une vision commune de l'avenir ? C'est pour cela qu'entre 2022 et 2024, le Grand Genève a déployé une démarche de prospective à l'horizon 2050 : la Vision Territoriale Transfrontalière. Son but est d'imaginer le(s) futur(s) du territoire et de définir des objectifs environnementaux et sociaux en matière d'aménagement. Il ne s'agit pas d'un document de planification mais d'un travail de coopération politique en amont des révisions que mèneront ensuite chacune des collectivités sur leurs propres documents. Pour cela, quatre équipes pluridisciplinaires internationales ont exploré différents futurs pendant un an. En parallèle, des études thématiques ont été menées sur les dynamiques socio-démographiques, les mobilités, et la transition écologique et neutralité carbone, afin d’enrichir et d’objectiver les objectifs de la vision transfrontalière.

Cette démarche a mis en lumière les contradictions et tensions qui traversent le territoire. C'est l'occasion d'engager un dialogue avec les différents acteurs du Grand Genève, afin de comprendre le point de vue de chacun et dessiner ensemble la vision territoriale. Plus que la nécessité de transformer le territoire, ce qui ressort de cette expérience de prospective c'est la transformation individuelle des professionnels et des élus impliqués dans la démarche. En débutant l'exercice, ces acteurs pensaient qu'il apporterait des réponses à leurs questionnements. Mais la démarche a soulevé de nouvelles interrogations : comment dépasser le modèle de la ville pour la voiture, segmentée et monofonctionnelle ? Comment créer une ville inclusive et résiliente tout en répondant aux exigences de mobilité et de qualité de vie ? Certains interrogent leur pratique professionnelle, et se demandent s'ils disposent des savoir-faire nécessaires pour y arriver.

L'expérience de prospective a donc permis une transformation individuelle et collective, un élément clé pour réussir à changer le regard que nous portons sur nos territoires et sur la manière dont nous les aménageons. Cet exemple nous montre que ce n'est pas tant la destination qui importe, mais bien le voyage en lui-même.

Pour en savoir plus sur la vision territoriale transfrontalière du Grand Genève, vous pouvez écouter notre échange avec Ariane Widmer, urbaniste du canton de Genève et Charlotte Le Gouic, Responsable Aménagement du Pôle métropolitain du Genevois français.

— Camille Tabart (LinkedIn)

PS : Vous souhaitez dĂ©couvrir notre jeu Fresque de la Ville et pourquoi pas devenir animateur ? Nous organisons un atelier formation Ă  la Fresque de la ville, le jeudi 24 avril de 12h Ă  14h, dans nos locaux Ă  Nantes. 

đź“… Jusqu’au 2 juin, Le baromètre vĂ©lo. Participez Ă  la quatrième Ă©dition de la grande enquĂŞte citoyenne sur le vĂ©lo. OrganisĂ©e par La FĂ©dĂ©ration Française des Usagères et Usagers de la Bicyclette, cette enquĂŞte Ă©value le ressenti des usagères et usagers sur les conditions de circulation Ă  vĂ©lo dans leur commune. Que vous soyez cycliste rĂ©gulier, occasionnel ou mĂŞme non-cycliste, votre ressenti compte !

👪 Qui supporte les coĂ»ts des transitions environnementales ? DiffĂ©rentes Ă©tudes montrent que les populations les plus vulnĂ©rables (personnes en situation de pauvretĂ©, minoritĂ©s ethniques et/ou de genre…) sont en première ligne face aux impacts du changement climatique. Cependant, ce ne sont pas ces mĂŞmes groupes qui supportent les coĂ»ts des politiques d'attĂ©nuation et d'adaptation. Les consĂ©quences de ces politiques pèsent avant tout sur la frange supĂ©rieure des classes populaires ou sur la classe moyenne modeste. En effet, pour comprendre qui supporte les coĂ»ts des transitions environnementales, il faut prendre en compte le mode de vie des individus, et notamment identifier leur degrĂ© de dĂ©pendance au carbone dans la vie quotidienne. Cette rĂ©partition inĂ©gale se reflète dans les attitudes politiques : l'opposition aux politiques environnementales est plus forte parmi les groupes les plus exposĂ©s aux consĂ©quences Ă©conomiques et sociales des politiques de dĂ©carbonation. (HAL open science

🗺️ Cartographier l’anthropocène. A l’heure oĂą l’on s’écharpe sur la dĂ©finition et la mesure de l’artificialisation, une plongĂ©e dans l’Atlas sur l’occupation des sols de l’IGN permet de prendre un peu de hauteur. Tellement qu’on a presque le vertige : comment un seul objectif (celui de zĂ©ro artificialisation nette) et a fortiori un seul outil de mesure pourraient-ils rendre compte de tous les phĂ©nomènes biophysiques qui sont Ă  reprĂ©senter ? Types d’arbres, cycle de l’eau, Ă©nergies renouvelables, parcelles agricoles, densitĂ© du bâti, risque de submersions… Le sol est bel et bien un bien commun, mais comment faire carte commune ? Cela semble impossible, c’est pourquoi l’IGN produit des atlas. Ce tome 2 de la sĂ©rie Cartographier l’anthropocène illustre les enjeux environnementaux liĂ©s Ă  l’occupation et l’usage de nos sols. Cet atlas souligne tout le potentiel Ă  la fois pĂ©dagogique et esthĂ©tique des cartes, mĂŞme si on reste sur une vision surfacique et superficielle des choses. Disponible gratuitement en ligne

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