C'était pendant le tout premier confinement, et il faut bien l'avouer, on était un peu secoué. Une période compliquée, mais marquée par de belles rencontres par écrans interposés. Nous avons même été invités par un comparse (il se reconnaîtra) à jouer en ligne, mais pas à n'importe quel jeu : la Fresque du Climat. Un jeu de cartes conçu pour faire comprendre les enjeux du dérèglement climatique. On a beau ne pas être né de la dernière pluie et avoir quelques connaissances sur le sujet, c'était quand même une claque. Voir tous les effets du système climatique d'un seul coup, ça questionne, ça perturbe.

Je doute qu'on ressente la même chose en lisant les 500 pages du dernier rapport du GIEC. Il faut le lire, bien sûr, mais cela reste peu digeste et pas aussi percutant. Le jeu est un bon moyen pour apprendre plus facilement et toucher un public bien plus large. Le jeu pourrait prendre une nouvelle place (notamment dans le monde du travail) pour permettre d'avoir une compréhension commune de l'état des connaissances et pour mieux décider collectivement.

Aujourd'hui, la Fresque du Climat, c'est plus de 160 000 personnes sensibilisées, 6000 bénévoles et une vingtaine d'autres fresques sur des thèmes aussi variés que l'alimentation, la construction, la biodiversité... On pourrait penser qu'il s'agit "seulement" d'un outil de sensibilisation et de conscientisation, mais c'est tout sauf superflu : sur tous ces sujets, nous avons besoin de revenir aux bases et de poser les bonnes questions avant de chercher à y répondre. C'est aussi un premier pas pour passer à l'action, en comprenant en un temps record que tout est lié, qu'on ne peut pas se contenter de demi-mesures, et que c'est le système entier qu'il faut transformer.

C'est aussi ce qu'on essaye de faire chez dixit.net en parlant de la fabrique de la ville, à chacune et à chacun, et en tentant de la rendre accessible par des récits, des analyses, des podcasts et — bien sûr — un jeu : la Fresque de la ville. Ce jeu, directement inspiré de la trame de la Fresque du climat, a pour objectif de sensibiliser aux enjeux systémiques de la fabrique de la ville en sortant des visions en silos, mais surtout d'en débattre et de travailler collectivement à des solutions concrètes. Et c'est bien ce dont nous avons besoin pour bifurquer ensemble.

— Frédérique

Outil · La Fresque du Climat

L'association de la Fresque du Climat lance un appel à don pour permettre le passage à l’échelle internationale et pour préparer le Festival de la Fresque du Climat les 25, 26 et 27 juin à la Cité Fertile de Pantin, où des ateliers et des conférences attendent les fresqueurs·es et futur·es fresqueurs·es pour relever ensemble le défi climatique !

Ouverture · Lire, écouter, rencontrer, voir...

📅 Agenda.

• Le 24 juin à 11h : webinaire sur les stratégies et solutions mises en place en vue de la certification Zero Carbon d'un bâtiment. (ARP Astrance)

• Le 28 juin à 19h : visioconférence sur la requalification des zones d’activité péri-urbaines. (Ekopolis)

• Le 1er juillet à 10h : conférence en ligne sur la compensation comme pratique pérenne ? (Fonciers en débat)

🎙️ Podcast. P comme comme projet urbain : (encore) un bel échange entre le Genre Urbain et Patrick Henry, qui a aussi écrit une postface au Manifeste pour un urbanisme circulaire. (Paroles urbaines)

🚋 Transports urbains. Nouveaux comportements, nouveaux motifs de déplacement, augmentation de la part de la marche et du vélo, baisse de la fréquentation des transports publics, nouvelle place pour l'électrique... ? Chaque pays a ses enjeux particuliers. (Les Echos)

📖 A lire. Faire ville : entre planifié et impensé, la fabrique ordinaire des formes urbaines, d'Hélène Noizet et Anne-Sophie Clémençon (Presses universitaires de Vincennes)

Dense, mais bourré de plans et d'images de références, ce livre a tout du manuel pour comprendre comment s'élabore l'urbain. Malgré les multiples définitions et notions qui entourent l'urbain, les autrices montrent que l'essentiel de la fabrique urbaine est impensé, mais que les interactions entre morphologie urbaine et fonctionnement social sont primordiales pour l'appréhender. Et quand elles expliquent qu'il est temps de casser les silos et de mêler les disciplines pour plus de transversalité et d'échange, on ne peut qu'acquiescer.

Le problème de la pensée absolutiste du projet est qu'elle privilégie et surestime la table rase comme mode de production de l'urbain, comme si la décision d'un seul ou d'un petit nombre d'acteurs suffisait à rendre compte de la fabrication de l'entièreté de l'espace urbain. (...) L'urbain est plus le produit d'une société que son projet, ce que traduit la qualification d'impensé.

🅿️ Passion parking. Un projet de loi en Californie propose de supprimer toutes les obligations de stationnement à proximité des transports en commun. Une piste que pourrait suivre la loi Climat Résilience en modifiant les articles L151-35 et L151-36 du Code de l’Urbanisme. On dit ça comme ça… (Bloomberg)

👣 En marchant. Et si on arpentait à pied l'immensité des villes pour les appréhender autrement ? Petit éloge de la balade urbaine et rappel, encore nécessaire, que la marche a une place à part dans ce qu'on appelle "les mobilités". (Sur Mesure)

💬 Dico. Un petit lexique factuel et sans démagogie sur les grands mots (maux ?) de notre temps. (Usbek & Rica)

🌱 Artificialisation de sols. Ce sera sans doute moins populaire que l’article de la semaine dernière sur les gros cons à vélo, mais ce rapport du Sénat sur le projet de loi « Climat Résilience » est particulièrement complet sur les enjeux d’artificialisation des sols. Une lecture saine pour comprendre ces débats en cours au Parlement qui vont changer nos façons d’organiser nos territoires. (Sénat)

🚘 Une magnifique histoire. Au début ça fait un peu peur, mais ça finit bien vous verrez :

dixit.net est une agence de conseil et de recherche urbaine. Tous les mercredis, nous décryptons dans notre newsletter les grands enjeux de la ville et de ses transitions. Si vous la lisez pour la première fois, c'est le moment :